Lors d’un discours prononcé à l’occasion de la conférence Next 2010, le chercheur néerlandais spécialiste de l’internet Jim Stolze a mis en garde contre l’épidémie d’infobésité qui nous guette si nous n’apprenons pas à gérer plus efficacement nos habitudes de consommation d’internet– et en particulier celles de nos enfants.
Dans son discours, Stolze est revenu brièvement sur l’histoire d’internet, avant de faire partager son analyse de la façon dont l’opinion publique s’est emparée de la question. Cette présentation particulièrement vivante était l’occasion pour Stolze de parler des différentes vagues qui se sont succédées dans l’évolution de l’internet depuis son arrivée sur le marché dans la deuxième moitié des années 90.
Le fil rouge de cet historique fut la question “Internet nous rend-il heureux?”
Mettant en avant le fruit de ses recherches ainsi qu’un certain nombre de références populaires, Stolze a répertorié les diverses configurations dont internet a fait l’objet dans l’imaginaire collectif, montrant qu’il a été autant diabolisé que célébré suivant les époques.
“On observe un changement majeur dans la quantité et la qualité de la recherche en psychologie de l’internet depuis l’avènement du ‘Web2.0,’” nous apprend Stolze. La recherche actuelle, poursuit-il, est quasi unanime sur les bienfaits d’internet comme outil social et de communication. Cependant, en relevant l’ampleur qu’a pris internet dans notre vie quotidienne, Stolze attire notre attention sur le chaos né du web en temps réel, ainsi que sur la prolifération d’une information de mauvaise qualité.
Poussant la métaphore un peu plus loin, Stolze n’a pas hésité à comparer la surcharge d’informations que nous connaissons à de mauvaises habitudes alimentaires, mettant en garde contre une épidémie d’infobésité alors que l’internet continue son expansion hors de tout contrôle.
“La génération des adultes n’est pas native de l’ère numérique’” nous dit Stolze, “mais nous voyons bien l’importance de l’éducation et de la modération en ce domaine.”
“Je préconise une meilleure éducation de l’utilisation des medias numériques à l’instar de l’éducation pour un régime alimentaire équilibré – c’est notre responsabilité, celle de tout un chacun » dit Stolze.