Comme la France, le royaume vise une place parmi les trois premiers pays européens les plus attractifs.
Tim Cook, PDG d’Apple, Travis Kalanick, patron d’Uber, Eric Schmidt, le directeur général d’Alphabet (Google), Nathan Blecharczyk, l’un des fondateurs d’Airbnb, Andrus Ansip, le commissaire en charge du Marché numérique… La liste des personnalités qui participent au premier Startup Fest, qui se déroule jusqu’à samedi aux Pays-Bas, est prestigieuse.
«Nous pensons qu’il s’agit du plus grand rassemblement autour des start-up au monde. Au moins quinze mille visiteurs sont attendus dans les quatorze villes participantes, qui mettront en avant leur spécificité, comme l’alimentaire à Wageningen, la santé à Nijmegen et le high-tech à Delft et Eindhoven », explique Jim Stolze, son organisateur. L’ambition de ce pays grand comme la Silicon Valley est forte : entrer dans le top trois des pays européens préférés par les jeunes pousses et, surtout, devenir le point d’entrée idéal pour les entreprises non européennes.
Toutefois, à part le site de réservation d’hôtels Booking, le service d’envoi de fichiers wetransfer et la plateforme de paiement Ayden, la réputation des Pays-Bas, qui compteraient quelque 4 500 jeunes pousses, reste largement à faire. Le gouvernement a donc fait appel, fin 2014, à l’ancienne commissaire européenne en charge de la « société numérique », la Néerlandaise Neelie Kroes, pour faire la promotion du pays. « Nous sommes aujourd’hui le quatrième pays euro- péen selon le Global Startup Ecosysteme Ranking, après la Grande Bretagne, l’Allemagne et la France. Avant, nous n’étions même pas classés », explique la special envoye de StartupDelta. C’est ce consortium regroupant plusieurs villes, parmi lesquelles Amsterdam qui a son propre programme Startup Amsterdam (doté de plus de 5 millions d’euros sur quatre ans) et universités néerlandaises qui a décidé d’organiser le Startup Fest pendant la présidence néerlandaise de l’Union européenne.
Très technophiles
« Le but du festival est que les entrepreneurs rencontrent des investisseurs de renom, concluent des partenariats et attirent les talents », souligne Constantijn d’Orange, président de la conférence et frère du roi, mais surtout ancien directeur de cabinet de Neelie Kroes. StartupDelta, qui organise également des cours de codage dans les écoles hollandaises, espère que ces rencontres donnent lieu à des implantations : Google vient d’installer un bureau à Amsterdam, Uber y a déjà son siège européen et le réseau social américain Nextdoor a annoncé son arrivée pour se développer en Europe.
Les Pays-Bas ont des atouts à faire valoir. Même si les Néerlandais ne sont que dix-sept millions, ils sont très technophiles : ils comptent parmi les plus connectés à la fibre (98 % contre une moyenne européenne de 62 %) et trois Néerlandais sur quatre ont des compétences basiques en numérique, contre 59 % en Europe. « C’est un marché test idéal », clament les autorités locales. Lors de la présidence de l’Union européenne, elles ont poussé l’idée d’un visa européen pour les start-up, qui remplacerait les initiatives locales comme le French Tech Ticket.
Auteur: Annelot Huijgen
Foto: Bibi Veth